Des oiseaux du Moyen Âge à Freud : l’incroyable histoire de la zoothérapie
Avant les labos, les blouses blanches et les protocoles de recherche, la
zoothérapie est née d’un geste tout simple : confier un animal à une
personne fragile.
Bien avant qu’on parle de “thérapie assistée par l’animal”, des
communautés avaient déjà compris — intuitivement — que le soin passe
aussi par la relation vivante.
Et l’histoire de cette intuition remonte loin. Très loin.

Retour au Moyen Âge : quand tout a commencé
Imagine une petite ville belge du IXᵉ siècle : Geel (prononcé “Ghel”).
Pas d’hôpital psychiatrique, pas de médicaments… mais un peuple d’une
incroyable humanité.
Là-bas, les habitants accueillaient chez eux des personnes souffrant de
troubles mentaux.
Ils leur confiaient la garde d’oiseaux ou de petits animaux — non pas
pour les distraire, mais pour leur redonner une responsabilité, une
routine, une raison d’exister.
On pourrait croire que c’était de la simple bonté.
C’était, en réalité, une forme intuitive de médiation animale, bien
avant l’heure.
Et ce modèle communautaire, inspiré de la figure de Sainte Dympna,
protectrice des malades mentaux, existe encore aujourd’hui à Geel.

Le premier “programme de zoothérapie” de l’histoire
Les archives du XIIIᵉ siècle racontent que certains malades recevaient
la mission de nourrir, soigner, observer les oiseaux.
Ce contact quotidien apaisait, responsabilisait, et ramenait à la vie
sociale des personnes isolées.
Sans le savoir, ces habitants de Geel posaient les bases de ce que nous
appelons aujourd’hui la relation d’aide assistée par l’animal.
Leur secret ?
Une foi simple dans le pouvoir de la présence et du soin partagé.

Du village à l’institution : la révolution du York Retreat
Sautons quelques siècles.
Nous sommes maintenant en 1792, en Angleterre.
Un homme, William Tuke, décide de révolutionner les soins
psychiatriques.
Fini les chaînes, la peur et les enfermements.
Son établissement, le York Retreat, prône ce qu’il appelle le traitement
moral :
bienveillance, liberté, respect, nature… et surtout, animaux partout.
Lapins, volailles, moutons : leur présence crée un environnement vivant,
apaisant, responsabilisant.
Pour la première fois, la médiation animale est documentée et intégrée
officiellement à un cadre thérapeutique.
Un tournant décisif dans l’histoire du soin.

Freud, Nightingale et les pionniers modernes
Au fil du XIXᵉ siècle, d’autres suivent cette voie.
À Londres, l’hôpital Bethlehem installe des volières et accueille chats
et chiens auprès des patients.
Et puis, une patiente mutique retrouve la parole grâce à un chat.
Un petit miracle silencieux qui fera école.
Quelques décennies plus tard, Florence Nightingale, pionnière des soins
infirmiers, raconte comment un chat trouvé dans les ruines de Crimée a
redonné courage à tout un service de blessés.
Et puis arrive Sigmund Freud, dans les années 1930.
Son chien, Jofi, assiste à ses séances.
Freud remarque que les patients anxieux se calment quand ils le
caressent.
Les silences deviennent plus doux. Les mots reviennent.
Le lien entre présence animale et relâchement psychique se confirme.
La zoothérapie, même sans nom, est déjà bien vivante.

Le déclic de Levinson
Mais c’est dans les années 1960 que tout bascule.
Un psychologue américain, Boris Levinson, reçoit un enfant mutique.
Son chien, Jingles, est resté dans la pièce par hasard.
L’enfant ne parle pas au thérapeute… mais au chien.
Il rit, il caresse, il se détend.
Et peu à peu, il parle aussi à l’humain.
Levinson comprend alors ce que Geel, Tuke et Freud avaient pressenti :
l’animal abaisse les barrières psychologiques.
Il ouvre la voie vers l’autre.
Il devient un co-thérapeute, au sens le plus noble du terme.

De l’intuition à la science
À partir des années 1970, la pratique explose.
Des programmes comme le PetMobile ou la Delta Society (aujourd’hui Pet
Partners) structurent la profession : sélection des animaux, formation,
hygiène, éthique.
Dans les années 1990, la zoothérapie entre dans l’ère scientifique :
on mesure enfin ses effets.
- Baisse du rythme cardiaque.
- Réduction de l’anxiété et du cortisol.
- Amélioration de la communication et de l’estime de soi.
Et partout, dans les écoles, hôpitaux, prisons, centres de réadaptation,
on redécouvre ce que Geel savait déjà au XIIIᵉ siècle :
prendre soin d’un animal, c’est souvent ce qui permet de se reprendre
soi-même en main.

Ce que cette histoire nous enseigne
La zoothérapie n’est pas née d’une théorie, mais d’un geste d’amour.
Et malgré les siècles, le principe n’a pas changé :
c’est dans la relation, dans la présence vivante, que l’humain se
reconstruit.
De Geel à Freud, de Jingles à nos chevaux d’aujourd’hui, une même vérité
demeure :
le vivant guérit le vivant.

Et toi ?
Connaissais-tu cette histoire fascinante de la zoothérapie ?
Quel passage t’a le plus surpris ou inspiré ?
Partage-le-moi en commentaire — j’adore te lire.
À bientôt,
Sylvie
Authenticité. Connexion. Transformation.
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Zoothérapie: d'hier à aujourd'hui Plonge dans un voyage captivant à travers l'histoire de la zoothérapie, de ses racines médiévales à ses applications modernes. Découvre c... youtu.be |

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